Lettre ouverte aux gilets jaunes et aux salariés

Toi qui luttes jour et nuit, qui prends sur tes vacances, sur ta vie de famille, qui réchauffes tes nuits autour des feux de palettes sur les ronds-points.

Toi qui revendiques de ne pas perdre ta vie à la gagner, de pouvoir vivre de ton travail, de pouvoir profiter de ta retraite.

Toi qui en as marre de te faire exploiter pour enrichir les gros qui te reprochent de faire tes courses en voiture dans un supermarché discount.

Toi qui n’acceptes plus que d’autres, que tu n’as jamais rencontrés, pensent à ta place, parlent pour toi et t’expliquent comment tu dois vivre.

Toi qui penses que pour être libres, les êtres humains doivent être égaux, peut importe leur naissance, leur origine ou leur couleur de peau.

Permets-moi de t’appeler camarade et de te tutoyer.

Parce que c’est de cette manière que nous avons l’habitude de nous appeler.

La CGT est du côté des travailleurs(se) qui luttent pour leurs droits. Elle respecte leurs choix et les modes d’organisation qu’ils ont eux-mêmes décidé. C’est de cette démarche qu’elle est née, il y a 123 ans.

Comme toi, elle est allergique aux injustices. Elle ne supporte pas qu’on la catalogue et qu’on lui dise quoi faire. Elle pense que toutes celles et tous ceux qui n’ont d’autres choix que de travailler pour vivre doivent être respectés et que leurs représentants doivent se montrer dignes de la confiance qu’on leur accorde.

Comme toi, la CGT combat les tentatives de tous ceux qui voudraient diviser le monde du travail afin d’affaiblir ses revendications. La CGT est résolument internationaliste et combat toutes les formes d’exploitations dans le monde.

Depuis le départ, la CGT observe avec beaucoup de considération la lutte que tu as engagée. De tout temps elle est au service de toutes celles et tous ceux qui sont mobilisés pour changer réellement les choses.

Lorsqu’on décide de bloquer l’économie pour rétablir la justice sociale, les formes d’action ne s’opposent pas, elles se complètent. Occuper la voie publique est indispensable, qu’on parle de ronds-points, de péages, de manifestations.

Empêcher la circulation des marchandises est nécessaire pour attirer l’attention des politiques sur nos revendications.

Mais pour imposer nos exigences, nous pensons qu’il y a une étape à franchir : arrêter la production par la grève et les occupations des lieux de travail.

Le gouvernement tremble et nous devons maintenant contraindre les vrais décideurs : les grandes entreprises, les banques et les actionnaires à renoncer à leurs profits. C’est le seul moyen pour notre classe sociale de reconquérir les Services Publics, une Sécurité Sociale et des retraites dignes de ce nom. La seule façon qui a fait ses preuves pour arracher le plein emploi et les augmentations de salaires qui nous font si cruellement défaut.

La CGT ne veut rien récupérer. Tu es fière de ton gilet jaune et tu as bien raison, comme moi je suis fière d’être militante de la CGT.

Si la CGT te propose d’être ensemble aujourd’hui pour élargir la lutte sur un terrain différent, c’est pour permettre à tes revendications, nos revendications, de s’imposer contre la volonté de tous ceux qui voudraient les voir disparaître.

C’est pour cette raison et aucune autre que la CGT appelle à porter la lutte sur les lieux de travail. Je sais que tu veux, comme elle, permettre aux travailleuses et aux travailleurs de prendre leur destin en main pour changer leurs conditions de vie et de travail.

Je te propose simplement que nous puissions le faire ensemble.

Lina DESANTI

Secrétaire Générale UD CGT 82

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