Réouverture des écoles et établissements scolaires le 11 mai: les promesses n’engagent que celles et ceux qui y croient

En annonçant, le lundi 13 avril, la réouverture « progressive » des écoles et des établissements
scolaires à partir du 11 mai prochain, le président de la République a suscité nombre d’interrogations
et de craintes chez les personnels de l’Education Nationale, les élèves, les parents, mais aussi parmi les
agents des collectivités territoriales chargés de mettre en application cette décision. L’intervention du ministre de l’éducation nationale, le 21 avril n’a pas, annonçant le calendrier de cette réouverture, sans préciser les mesures réelles de protection lors de cette reprise, été de nature à les rassurer. Encore une fois, ce dernier décide de manière arbitraire mais laisse aux collectivités territoriales et aux hiérarchies intermédiaires la responsabilité de la mise en oeuvre… et aux agents la gestion des problèmes.

Ce gouvernement évoque des aménagements et des organisations spatiales spéciales dans les lieux
d’enseignement afin que les risques de transmission soient limités entre les élèves et les adultes. Notre département présente des établissements scolaires qui ne sont pas en capacité de mettre en place toutes les mesures de protection à cause de leurs espaces étroits et de leur manque de place pour accueillir les élèves déjà en période normale. Cette mise en danger est inacceptable ! La CGT Educ’Action 82, la CGT de la mairie de Montauban, la CSD 82 et l’UD CGT du Tarn-et-Garonne considèrent que ces premières annonces sont très éloignées des capacités réelles de l’État à assurer la sécurité des personnels, des élèves et de leurs familles respectives.

Comment respecter alors les mesures de distanciation sociale et accueillir les élèves, les agent.e.s et les professeur.e.s en toute sécurité?

Comment imaginer que l’Éducation nationale et les collectivités territoriales seront en capacité d’avoir
d’ici quinze jours à disposition des stocks suffisants de matériel de protection et de tests pour équiper les
établissements et garantir la santé de tou.te.s alors même que les besoins actuels ne sont ni garantis, ni
couverts dans les centres hospitaliers, les EHPAD ou pour toute autre profession travaillant
actuellement ? Comment imaginer que des élèves après deux mois de confinement, seront en capacité
de respecter les mesures de distanciation sociale ?

 

 

 

 

L’UD CGT du Tarn-et-Garonne estime que cette annonce est à contre sens du discours jusque-là
affiché « la santé est notre priorité ».

Sous couvert d’égalité et avec la volonté de faire « retrouver le chemin de l’École » aux enfants des
milieux les plus défavorisés, le président de la République souhaite avant tout relancer l’économie en
« libérant » leurs parents, travailleurs des classes populaires, de la garde de leurs enfants afin qu’ils/elles retournent travailler comme le souhaite le patronat. Ce prétexte nous paraît d’autant plus odieux que ce sont les réformes du collège, du lycée, du lycée professionnel, de l’orientation et du bac mises en place par ce gouvernement et celui qui l’a précédé qui creusent encore plus les inégalités sociales.

Dans ces conditions, l’UD CGT attend des prochains CHSCT (CHSCT départemental de l’EN,
CHSCT des collectivités territoriales) qu’ils soient attentifs à la mise en œuvre des recommandations
du 8ème rapport du Conseil Scientifique et des préconisations du CHSCT-Ministériel pour que soient
garanties les mesures matérielles (la mise en place de désinfections des locaux, de tests généralisés, de matériels de protections pour tous et toutes, efficaces et en nombre suffisants  tels que FFP2, gel, gants …), mais aussi les droits des salarié·es (autorisations spéciales d’absence, droit de retrait…).

« L’Ecole de la confiance » sera d’ailleurs jugée sur sa capacité à garantir la sécurité et la santé des
personnels et des élèves.

L’UD CGT et ses syndicats seront aux côtés des salariés pour exiger des réponses avant d’envisager une reprise dans des conditions satisfaisantes de sécurité sanitaire. Si les salariés considèrent que ces conditions ne sont pas garanties, l’UD CGT s’opposera à toute reprise prématurée, et dans le cadre de droits d’alerte pour DGI assumera un appel aux agents pour qu’ils fassent valoir le cas échéant leur droit de retrait.

 

Pour l’UD CGT du Tarn et Garonne, Lina Desanti

Pour le syndicat CGT Educ’action du Tarn et Garonne, Marie Bouzat

Pour la CSD CGT, Nadine Jonqua

Pour le syndicat CGT des Territoriaux Montauban, Aline Lopez

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