Les fonds de pension d’où ça sort ?
Ce qu’on appelle les fonds de pension ainsi que les assurances vie sont plus largement des retraites par capitalisation, c’est le même sujet.
Pour une population, soit il existe un système de retraite par répartition, soit chacun va tenter de se construire des revenus futurs en plaçant régulièrement de l’argent pendant sa période d’activité. La différence est que retraite par répartition s’appuie sur la solidarité entre génération, la capitalisation est généralement individuelle et s’appuie sur l’espoir que dans un temps lointain, on retrouvera son argent.
Il y a tout de même une condition, c’est d’avoir des sous à placer. Sinon vous serez dans la misère.
Il y a une autre condition, c’est que ce pari sur le futur ne se termine pas par une crise financière qui fasse disparaitre vos économies, comme cela s’est déjà produit. Certains se souviennent de l’affaire Maxwell qui avait supprimé les pensions de retraites des Grands Bretons
Dans la plupart des retraites par capitalisation, le futur retraité est le seul à financer, la part dite patronale à disparu.
Si on observe ce qui se passe dans les pays d’Europe occidentale, il y a des systèmes de retraite par répartition avec peu de cotisations. Ils fournissent une très faible retraite et du coup, ceux qui le peuvent capitalisent.
Prenons 3 exemples :
-Avec nos amis Belges. Le niveau des retraites garanti représente moins de la moitié du dernier salaire perçu. Un dernier salaire de 1500 euros donne une retraite inférieure à 750 euros. le taux de pauvreté des plus de 65 ans est du double de celui de la France.
-Avec nos amis Anglais, le niveau de retraite garanti représente en moyenne un cinquième du dernier salaire . Pour 1500 euros du dernier salaire, cela donne 300 euros de retraite. Le taux de pauvreté des anciens est plus du double de la France.
-Pour ce qui est de l’Allemagne, souvent citée en exemple, la retraite garantie représente en moyenne 38% du dernier salaire perçu. Pour 1500 euros du dernier salaire, cela représente 570 euros de retraite. Il y a en proportion, plus du double de retraités pauvres.
Dans ses 3 illustrations, la part de la richesse crée dans le pays (PIB) qui est attribué de façon obligatoire pour les pensions de retraite est très inférieure à la France. La conséquence avec l’importance de retraités pauvres est évidente.
Pour ce qui est des minimum vieillesse, il est de moitié que la France au Royaume Uni, des 2/3 de ce que nous connaissons en Belgique et il n’existe pas en Allemagne.
Du coup, les banques et les assurances se frottent les mains avec des centaines de millions de clients, rien que pour l’Europe.
Dans la pluspart des pays du monde, la retraite par capitalisation est dominante, parfois la seule, encore une fois, pour ceux qui ont les moyens.
Mais il y a un caillou dans leur chaussure, c’est la France où la retraite individuelle par capitalisation ne représente que 2%. Vous imaginez bien que les financiers qui ont toujours les dents longues cherchent à s’implanter.
En cassant notre actuel système par répartition solidaire, en le remplaçant par un système à points individuel, en créant de l’incertitude et en abaissant le niveau garanti des retraites , le marché financier s’ouvrirait et c’est exactement ce qui se passe avec le projet Macron.
Ce n’est pas un hasard si le plus grand fond de gestion des actifs au monde, à savoir Black Rock est à la manœuvre. Ce géant à déjà un pied chez AXA, la société générale , la BNP….Black Rock place ses hommes ou embauche d’anciens dirigeants politiques . Prenons par exemple Jean Francois Cirelli, un proche d’Edouard Philippe qui vient de recevoir des mains du président Macron la légion d’honneur. C’est homme est le responsable Français de Black Rock, reçu régulièrement à l’Elysée.
Avant même que Macron soit élu, en 2017, le grand patron de Black Rock aux USA faisait ses louanges.
Vous voyez sans doute pourquoi.
Terminons cette chronique par un slogan vu sur une pancarte de manifestant ces jours çi : « On veut du rock, pas du black Rock ».