Notre camarade Philippe Saunier présentera son nouveau livre » la santé au travail, dans la lutte de classe, vécu et analyse d’un ouvrier syndicaliste » avec un débat à la librairie du « tracteur savant » de St Antonin le jeudi 13 avril à 18h30.
Ci-dessous une présentation du livre que vous pourrez également acheter à l’UD/UL.
« La santé au travail, dans la lutte de classe, vécu et analyse d’un ouvrier syndicaliste. »
L’idée générale est de sortir un bouquin sur la santé qui pour une fois n’est pas écrit par un médecin ou un expert qui examine la vie des autres. Il est émaillé d’une cinquantaine d’exemples concrets. Bien qu’écrit à titre personnel, pour des raisons de diffusion commerciale, il est soutenu par la fédération CGT des industries chimiques. Le seul objectif est de mieux armer nos militants et si possible d’autres lecteurs. Le contenu est digeste avec le langage d’un ouvrier.
Positionnement et idées forces : Il est de neutraliser plusieurs idées reçues qui concernent l’évolution de la santé au travail, il fait la démonstration qu’il s’agit d’une lutte de classe.
La première est qu’il y aurait une automatique du fait des progrès des sciences et techniques ainsi qu’avec les avancées dans la connaissance. Les choix technologiques sont faits pour augmenter l’intensité du travail, créer des travailleurs déshumanisés, parfois les déqualifier.
Pour les perturbateurs endocriniens et les pesticides, l’alerte date de 60 ans maintenant. Pour le travail de nuit ou le travail à la chaine, le travail isolé, ceux qui prétendent découvrir les effets nuisibles sont des hypocrites.
La deuxième, est que nous serions tous « sur le même bateau » dans ce domaine, exit les oppositions d’intérêts. Cette autre formule « La sécurité est l’affaire de tous » résume ce qu’on veut nous faire avaler.
Tout d’abord, la confusion est entretenue entre la santé d’une part et la sécurité juridique avec la sécurité du retour sur investissement du patron, ce n’est pas la même chose ! Pour le pénal, on peut dire qu’aucun chef d’entreprise en France ne fait de la prison pour un accident, même mortel.
La troisième, est que la qualité de la productivité est liée à de bonnes conditions de travail, cela est d’ailleurs exact. Il suffirait donc de convaincre les patrons que c’est leur intérêt d’agir en ce sens pour que chacun y trouve son compte, l’affaire serait ainsi réglée.
Le problème, c’est que la facture des mauvaises conditions de travail n’est pas présentée à celui qui exploite la main d’œuvre. C’est le travailleur qui la paye dans sa chair. C’est notre société qui en finance les conséquences de façon très imparfaite.
Dans cette lutte de classe, d’autres aspects méritent d’être soulevés :
C’est le cas de l’invisibilité des dégâts humains, avec des salariés-kleenex ou avec des études très orientées sur les causes des problèmes de santé. A l’inverse, rien, dans les organismes officiels pour étudier le rapport travail/santé pour les précaires ou par métier.
L’accidentologie, selon l’appellation officielle dans notre pays, n’est pas réalisée pour l’ensemble des accidents du travail, tant sur les nombres que sur les causes.
Dans les offensives, on trouve, en remplacement de la suppression du risque, la gestion et la maitrise du risque qui ouvre la porte à un seuil de tolérance.
Il réapparait le mythe de l’usage contrôlé que les travailleurs ont chèrement payé avec l’amiante et qui ressort avec les nanoparticules.
La santé au travail ne dépendrait plus de l’ordre public social mais serait négociable par branche et même par entreprise. On le voit avec l’accord interprofessionnel de 2021 sur le sujet signé par quatre organisations syndicales, sauf la CGT.
Pour ce qui est des différents organismes de contrôle, inspection du travail, médecine du travail, rôle de la sécu, leur efficacité concrète est en recul.
-Un chapitre volontairement lié sur les risques industriels : Les risques industriels et environnementaux sont abusivement séparés des risques du travail . Ils sont traversés par plusieurs idées à combattre, comme la part de fatalité ou la gestion du risque par la distance. Les travailleurs qui sont les plus exposés ne seraient pas concernés. Les similitudes relevées entre Lubrizol et AZF sont ici analysées.
D’autres aspects font l’objet de chapitres, comme l’origine des cancers, la pénibilité, la souffrance au travail, le télétravail, les addictions, la crise sanitaire, la mesure des expositions, la précarité, la mondialisation, la suppression du CHSCT….et cela dans un contexte de luttes.