LA RETRAITE DANS D’AUTRES PAYS…COMPARER QUOI ?

LA RETRAITE DANS D’AUTRES PAYS

COMPARER QUOI ?

De nombreux sites et médias nous donnent des informations, mais pas les plus judicieuses. Il y a beaucoup d’enfumage sur la démographie mais presque rien sur la répartition de la richesse crée.

L’âge légal de départ ?

C’est un âge théorique. Dans certains pays, assez souvent,  la durée de cotisation peut se substituer. Il y a aussi fréquemment des conditions de surcote ou sous cote, des prises en compte de situations particulières, handicap, etc… qui faussent les comparaisons.

L’âge moyen de fin d’activité ?

Ce serait un peu plus juste, mais cela ne nous dit rien d’une prise en charge partielle ou intégrale avec une retraite. En France, la moitié de ceux qui « arrêtent » avant 62 ans sont en invalidité, au chômage, en longue maladie.

Le système de retraite ?

Tous les pays occidentaux cumulent divers systèmes. Selon les cas, assurance sociale, financement par l’état, capitalisation ….  Pour en ajouter à la complexité, certains peuvent être facultatifs ou obligatoires, solidaires ou individuels, différents entre public,  privé, catégories professionnelles et différents selon les générations.

Il en est de même pour les durées de cotisations exigées. Il faut bien regarder si il y a surcote ou sous cote et de quel système il s’agit,  si il y a plusieurs systèmes cumulés.

D’où vient le financement ?

Peu ou pas d’informations sur l’origine du financement. Savoir qu’il s’agit d’un système par répartition ne suffit pas à comparer. En Allemagne par exemple, le niveau de cotisation en répartition  est faible et la part du salarié n’est pas 40% comme en France, mais 50%.

Quelle part dirigée vers la capitalisation ?

C’est la bonne question et c’est sans doute pour cela qu’il est difficile de trouver les informations.

On sait que les pays de l’est de l’Europe se sont vu imposer  la capitalisation lors de leurs basculements politiques. Les résultats sont catastrophiques.

On sait aussi que le poids de la capitalisation est inversement proportionnel à la qualité de la couverture sociale. On peut dire qu’elle est conséquente partout, parfois majoritaire dans certains pays d’Europe, sauf chez nous.

En France, l’épargne individuelle ne représente que 2% du financement des retraites, mais demain ?

La capitalisation peut aussi parfois être collective et obligatoire. C’est entres autres le cas en Suisse. Pour seulement 1,5 millions de retraités, la partie capitalisation de la retraite Suisse coûte 4 à 5 milliards de prétendus frais de gestion.  C’est déjà le cas en France sous l’appellation de « Surcomplémentaire » chez Total  avec comme bienfaitrice AG2R La Mondiale.

Les indicateurs de comparaison les plus pertinents :

Compte tenu des informations disponibles, il faut regarder « au résultat » à savoir le taux de pauvreté chez nos ainés et le taux dit « de remplacement ». Il faut ensuite regarder la part du PIB consacrée aux retraites, qui paye et combien ?

Pour ce qui est du minimum vieillesse, il provient la plupart du temps de l’impôt et pas des assurances sociales. C’est tout de même un indicateur.

Le tableau suivant ne reprend que les pays pour qui la comparaison à le plus d’intérêt : 

 

 

 

 

Minimum

Vieillesse

en euros

Taux de remplacement

Brut (1)

Part de PIB

des retraites

Risque de pauvreté

+ de 65 ans

Taux de

Cotisation

(2)

Espagne 618 +65 ans

578- 65 ans

72,3 % 11% 15,6%  4,7%salarié

23,6% empl.

Italie 780 y compris non retraités 79,5% 16 ,2%   15,3% 23 à 33% et

capitalisation obligatoire

Royaume Uni 116 par semaine 21,7% 6,2% 19,3% 12% salarié

13,8% empl.

Allemagne Sans 38,7% 10,1% 18,2% 18,6%

à 50/50

Suède 800×2 couple

900 seul

54,1% 7,1% 14 ,6% 14,8% repartition +

2,33% capitalisation

Belgique 642,93 46,8% 10,7% 16,7% 7,5%salarié+

8,86% empl

,

Suisse 868,20 42,4% 6,1% 23,1% 8,4% à 50/50+

capitalisation obligatoire.

USA Sans 39,4% 7,1% 23,1%

(3)

12,4% à

50/50

France 903,20 60,1 13,8% 8,3% 28% dont :

40%salarié

60% empl

Sources principales Eurostat et OCDE.

(1)Le taux de remplacement est le rapport entre la dernière rémunération perçue en activité  et la retraite. Pas de comparaisons disponibles du taux de remplacement sur le salaire net. Si une part du financement de la protection sociale ne provient pas de la feuille de paie, le salaire brut est plus faible et le taux de remplacement est en apparence plus intéressant.

(2) Le taux de cotisation ne signifie pas qu’il n’y a pas parfois de la capitalisation  obligatoire dedans.

(3) Pour les USA, il ne s’agit pas du risque de pauvreté mais du taux de pauvreté des + de 66 ans en 2015 , source OCDE.

 

Philippe S.

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