Les Hirondelles de Kaboul

Roman. Les Hirondelles de Kaboul, de Yasmina Khadra, est un hommage à la femme dans une ville sans espoir.

Jeudi 10 Octobre 2002

Un amour à Kaboul

L’auteur algérien, exilé en France, transpose son combat contre le fondamentalisme dans Kaboul, la ville en état de décomposition avancée. Derrière les ruines des bâtiments et des âmes, des cours battent encore.

 » Les écrivains vivants portent l’enfer des hommes.  » Il n’est pas innocent d’attribuer cette pensée à Yasmina Khadra, l’ancien militaire algérien, témoin des atrocités commises dans son pays au nom d’Allah, métamorphosé en écrivain, exilé en France. Cette phrase de son avant-dernier ouvrage, l’Imposture des mots, paru en février, est la cicatrice indélébile d’un drame personnel que des bonnes âmes parisiennes ont délibérément choisi de triturer, de rouvrir, afin d’y voir couler le sang impur de la compromission. L’Imposture des mots traduisait le déchirement intérieur d’un homme à la recherche d’une autre vie quand les autres le renvoient à son statut de militaire, de militaire témoin qui a forcément quelque chose à se reprocher. Que Mohammed Moulessehoul ait cru travestir son nom est certainement à l’origine une dissimulation à l’égard d’ennemis de tous bords. Qu’il persiste à signer d’un nom féminin son dixième livre, les Hirondelles de Kaboul, une histoire d’amour au pays des taliban, n’est plus simple diversion. Mohammed Moulessehoul affirme sa posture d’écrivain, il se bat désormais sur le champ de la littérature, désigne la femme comme l’envoyée de l’ange de la liberté.

Kaboul qu’il a choisi comme théâtre de son dixième roman est le lieu clos de passions masculines dévoyées. Ce qu’aurait pu être Alger aux mains des fondamentalistes s’il n’y avait aucune résistance. Où auraient pu sombrer ces hommes et ces femmes qui ont de la liberté une autre vision que l’avenir céleste promis par les muftis. Où les souvenirs d’une autre vie ont été effacés :  » Car Kaboul a horreur du souvenir. Elle a fait exécuter son histoire sur la place publique, …

Cinéma. Des hirondelles et des aquarelles pour raconter Kaboul endolorie

Mercredi 4 Septembre 2019

Les Hirondelles de Kaboul Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec France, 1 h 21
Adapté du roman de Yasmina Khadra et prix du meilleur film au festival d’Angoulême, le long métrage d’animation réalisé par Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec nous plonge au cœur de a capitale afghane en ruines.

Les hirondelles se font de plus en plus rares dans le ciel de Kaboul et quand, parfois, elles surgissent, elles sont stoppées dans leur envol par des tirs de kalachnikovs. C’est maintenant le triste quotidien de ses habitants. La musique est interdite, les prières et exécutions publiques rythment les journées et les écoles et universités ont été détruites par les bombardements. Les femmes doivent dévouement et obéissance à leur mari, elles n’ont pas le droit de sortir seules et, sous la chaleur étouffante de la capitale afghane, sont contraintes au port du tchadri, large voile bleu qui couvre leur corps de la tête aux pieds.

Lointain souvenir d’un passé insouciant

On ne cherche pas ici les responsables, mais simplement à montrer la misère de ce peuple soumis au régime de la charia qui vit dans le lointain souvenir d’une Kaboul paisible et insouciante. Zunaira et Mohsen rêvent de retrouver leur liberté : celle d’enseigner, de danser, de chanter, de peindre. Leur ancienne vie est partie en fumée au début de la guerre, mais ils espèrent un jour la retrouver. Quant à Atiq, plus rien ne l’anime désormais. Moudjahid reconverti en geôlier dans une prison pour femmes, il ne parvient plus à rêver. Le goût de la vie l’a abandonné, tout comme la maladie emporte sa

 

 

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